14 avril 2012

L'altération de l'énergie vitale au travail

L'infantilisation, c'est-à-dire la privation de l'autonomie de décision, de la responsabilité et de la capacité de raisonner et ainsi donc de critiquer semble aujourd'hui être devenu une norme dans les systèmes humains de travail notamment en ce qui concerne les grandes organisations. Cette infantilisation implique une désindividuation c'est-à-dire un arrêt voire une régression dans un processus naturel et spontané de développement que l'on pourrait nommer un "devenir soi" et que les taoïstes nomment justement le Tao : les fleurs en croissance et en développement que nous étions, si tant est que nous le fûmes un jour au travail et uniquement au travail, sont désormais fanées manquant à la fois d'oxygène, d'eau et de nutriments. Car en effet la désindividuation est un processus d'altération du désir et du plaisir de vivre, une altération du "Mana", de l'énergie vitale. Elle est le résultat d'une prolétarisation c'est-à-dire d'une sous-mission adaptative à un système de production, de décision et de contrôle qui prive chacun d'une quelconque possibilité d'action sur ce système pour le transformer et, ce faisant, se transformer c'est-à-dire s'individuer. Cette prolétarisation s'exprime notamment par un système de relations du travail que fondent à la fois l'arbitraire et l'autoritaire. Tout se passe comme si la management ne savait plus faire la différence entre "avoir de l'autorité" ou "faire autorité", c'est-à-dire constituer une autorité, et "être autoritaire" sachant qu'être autoritaire montre, voire démontre justement, dans la plupart des cas, une incapacité à faire autorité. Or c'est elle qui fonde à la fois légitimité et crédibilité. Dès lors par quoi et comment être motivé dans de telles circonstances?

13 avril 2012

La réciprocité ne se réduit pas à l'altruisme

"Le communautarianisme [terme un peu barbare, je précise...] consiste à investir du temps et de l'énergie dans ses relations avec les autres, notamment sa famille, ses proches et les membres de sa communauté. Il implique également une contribution au bien commun, via le bénévolat, le service civique national et la politique. La vie communautarienne n'est pas fondé sur l'altruisme mais sur la réciprocité, l'idée qu'un profond engagement dans la collectivité bénéficie autant à celui qui donne qu'à celui qui reçoit."
Amitai Etzioni, Courrier International, HS "La vie meilleure", 2009

En ces temps d'épuisement prochain des principales ressources énergétiques, de pollution massive des sols, des airs et, pourrait-on dire, des coeurs et des esprits en quoi consiste le capitalisme industriel et la société de consommation, méditer sur ce que nous dit A. Etzioni ne constitue pas un effort vain...surtout lorsqu'il s'agit de la communauté humaine dans son ensemble.